Cristina Royet
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Gravures

Mes dernières créations .

Origines de la gravure sur bois au Japon .

La technique de la gravure sur bois, comme le caractères chinois, la calligraphie et la peinture, a été introduite au Japon depuis la Chine au VIIIe siècle, par les moines bouddhistes.

Les premières gravures japonaises étaient des reproductions de textes bouddhistes. C’est au cours de la période Heian (794-1185) que la gravure sur bois a commencé à se développer en tant que forme artistique distincte, bien que son usage reste encore limité aux cercles religieux et aristocratiques.

Développement au fil des siècles .

Période Edo (1603-1868)

Le véritable essor de la gravure Mokuhanga se produit durant la période Edo. Ce développement est principalement attribué à l’urbanisation croissante et à la montée d’une classe marchande prospère. Cette période voit l’émergence de l’ukiyo-e, qui signifie « images du monde flottant ».

Le processus de création d’une estampe ukiyo-e était un effort collaboratif impliquant quatre personnes :

  • L’artiste (e-shi) qui dessinait le motif.
  • Le graveur (hori-shi) qui sculptait le dessin sur des blocs de bois.
  • L’imprimeur (suri-shi) qui appliquait les couleurs et imprimait l’image.
  • L’éditeur (hanmoto) qui finançait et distribuait l’estampe.

Des artistes célèbres comme Hokusai, avec sa célèbre série Trente-six vues du mont Fuji incluant La Grande Vague de Kanagawa, et Hiroshige, connu pour ses Cinquante-trois stations de la route du Tokaido, ont grandement influencé cet art.

Période Meiji (1868-1912)

Avec l’ouverture du Japon à l’Occident pendant la période Meiji, l’art de la gravure japonaise a connu un déclin temporaire en raison de l’introduction de nouvelles techniques d’impression occidentales.

Cependant, il y a également eu une période de renaissance artistique, où les artistes ont commencé à expérimenter et à fusionner des techniques occidentales et japonaises. Le mouvement Shin-hanga (nouvelles estampes) est né, visant à revitaliser la tradition de l’ukiyo-e tout en incorporant des influences occidentales.

Influence sur la culture occidentale .

Au XIXe siècle, l’Occident découvre les estampes japonaises grâce aux expositions internationales et à l’ouverture commerciale du Japon. Ce phénomène, connu sous le nom de « japonisme« , a profondément influencé de nombreux artistes européens, en particulier les impressionnistes et post-impressionnistes.

Des artistes comme Vincent van Gogh, Claude Monet, et Edgar Degas ont été fortement influencés par les motifs, les perspectives et les techniques de l’ukiyo-e. Van Gogh, par exemple, a reproduit plusieurs estampes japonaises dans ses peintures et a écrit avec enthousiasme sur leur beauté et leur simplicité dans ses lettres. Monet a même créé un jardin japonais à Giverny, inspiré par l’esthétique des estampes qu’il collectionnait.

Renaissance moderne .

Au XXe siècle, Mokuhanga a connu une résurgence à travers le mouvement Sosaku-hanga (estampes créatives), où les artistes ont insisté sur la notion de « l’artiste unique ».

L’artiste est responsable de toutes les étapes de la création de l’estampe, du dessin à l’impression. Cela contraste avec la tradition collaborative de l’ukiyo-e.

Aujourd’hui, Mokuhanga continue d’être pratiqué et apprécié à la fois au Japon et dans le monde entier, grâce à des artistes contemporains et des ateliers internationaux qui lui sont dédiés.

La gravure Mokuhanga .

Le Mokuhanga nécessite un ensemble spécifique de matériaux et d’outils, chacun ayant une fonction essentielle dans le processus de création de l’estampe.

Matériaux

Bois (Itabokashi)

  • Sakura (cerisier) : Traditionnellement, le bois de cerisier est préféré pour sa dureté et sa finesse de grain, ce qui permet des détails précis.
  • Shina (tilleul japonais) : Utilisé pour sa douceur et sa facilité de sculpture, bien qu’il soit moins durable que le cerisier.
  • Hinoki (cyprès japonais) : Parfois utilisé pour ses qualités de durabilité et de finesse.

Papier (Washi)

  • Hosho : Un papier de haute qualité, épais et robuste, souvent utilisé pour les impressions finales.
  • Torinoko : Un papier plus fin, également de haute qualité, utilisé pour les impressions détaillées.
  • Kozo (mûrier) : Utilisé pour sa flexibilité et sa capacité à absorber les encres de manière uniforme.

Encres (Sumi et pigments)

  • Sumi : Encre noire traditionnelle utilisée pour les contours et les détails. Elle est faite à partir de suie et de colle animale.
  • Pigments à base d’eau : Utilisés pour les couleurs, mélangés avec de la colle de riz (nikawa) pour adhérer au papier.

Outils

Gravure

  • To (couteau à graver) : Utilisé pour les lignes fines et précises.
  • Maru-to (gouge en forme de U) : Utilisée pour creuser des zones larges.
  • Komasuki (gouge en forme de V) : Utilisée pour les lignes plus larges et les détails plus profonds.
  • Hangi-to (couteau à croissant) : Utilisé pour les courbes et les formes complexes.

Impression

  • Baren : Un outil de frottement circulaire en bambou utilisé pour appliquer une pression uniforme sur le papier pour transférer l’encre du bloc de bois.
  • Brosse (Maru-bake) : Utilisée pour appliquer uniformément l’encre ou la couleur sur le bloc de bois.
  • Fude (pinceau) : Utilisé pour peindre les détails fins ou les petites zones de couleur.

Autres outils ou matériaux

  • Kento (repères) : Marqueurs sculptés dans le bloc de bois pour aligner le papier avec précision lors de l’impression multi-couleurs.
  • Mizubake (brosse à eau) : Utilisée pour humidifier le papier avant l’impression.
  • Surikomi-bake (brosse d’application) : Utilisée pour mélanger et appliquer les pigments sur le bloc de bois.
  • Tokibo (poinçon) : Utilisé pour créer des trous de repérage dans le papier pour un alignement précis.

Processus de création

  1. Préparation du dessin : L’artiste dessine le motif 
  2. Transfert et gravure : Le dessin est transféré sur le bloc de bois, puis les contours sont gravés à l’aide des différents outils de gravure.
  3. Application de l’encre : Les pigments ou l’encre sumi sont appliqués sur le bloc de bois avec les brosses.
  4. Impression : Le papier humidifié est placé sur le bloc gravé, et l’image est transférée en frottant avec le baren.

Chaque étape du processus de Mokuhanga nécessite une grande précision et une maîtrise des outils. La qualité du matériau et l’habileté de l’artiste contribuent toutes deux à la finesse et à la beauté de l’estampe finale.

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Si vous partagez mon amour pour l’écriture, les livres et les objets d’art faits main, vous trouverez ici des créations qui vous inspireront et vous accompagneront au quotidien.

Chaque projet est pour moi une nouvelle aventure, et je serai ravie de partager ma passion avec vous.

Suivez mes explorations avec la gravure Mokuhanga .